Or, un Samedi soir, ce fut aussi mon tour
On était en Octobre
Et je partis moi aussi pour accompagner la classe,
Joyeuse, qui se rendait à l’Expo.
J’étais très curieuse, impatiente.
Je croyais aux œuvres d’art des archistars.
Nous avions un billet pour nous en mettre plein les yeux,
Et nous allions, grâce au Freccia Rossa, redevenir enfants les jours de fête foraine
Où tout attire, tout brille, tout appelle, tout resplendit.
Et j’irai découvrir le monde, entrer dans tous les pays !
Je mangerai épicé, salé, sucré
Et je verrai le monde en miniature,
Le futur en miniature.
Je remplirai mes yeux de couleurs, mes oreilles de musique orientale, mes papilles de nourriture exotique.
Je ferai comme Phileas Fogg : découvrir le monde en peu de temps,
Le toucher, le goûter, l’entendre, et le faire mien,
Et rencontrer Mme Culture.
Elle sera finalement au rendez-vous, et me racontera sa vie, sans m’ennuyer, sans m’exaspérer.
De ses poches sortiront les plus grands trésors, des plats prestigieux, des chants de sirènes, et des couleurs flamboyantes.
Elle me fera voir l’Angola, la Russie, l’Arabie, le Quatar, mais aussi le Mali, le Chili ou la Malaisie, en passant par le Japon, l’Italie ou la France.
Mais Mme Culture n’est jamais arrivée. J’ai longtemps attendu, longtemps espéré.
Les couleurs de mes rêves n’étaient plus là, et ma musique n’était que cris et pleurs
La nourriture, personne n’en a senti le goût.
J’étais devenue folle, tournant en rond dans un endroit blanc me rendant mélancolique
A piétiner des heures à attendre l’espoir d’une nouveauté qui jamais n’arriva.
Sommes-nous donc condamnés à voir nos rêves s’effondrer ?
Pesci Ella